Lorsque je suis entrée en désintoxication en février 2011, j'appréhendais beaucoup mon séjour au centre. Je me demandais quel genre de personnes, j'allais rencontrer, avec qui j'allais cohabiter pour les 3 prochaines semaines. Cela m'angoissait de me retrouver avec d'autres alcooliques et toxicomanes comme s'ils étaient différents de moi tsé. Je crois que je les imaginais comme des prisonniers violents, des agresseurs ou même des fous. Quel fut pas ma surprise de constater que c'était tout le contraire. Des êtres humains fragiles et de toutes les classes sociales. Je me suis vite aperçu que l'alcoolisme ne faisait aucune discrimination et qu'elle pouvait toucher n'importe qui. Moi qui avais osé juger, je venais d'apprendre une très grande leçon. Qui juge, ce juge lui-même! 

Je n'ai plus grand souvenir de mon passage au centre, comme si ma mémoire avait effacé cette partie de ma vie. La chose dont je me souviens surtout, c'est que je me sentais comme dans une grande famille avec ses hauts et ses bas avec toutes ces personnes cherchant une façon de trouver le bonheur, l'amour et l'équilibre autrement qu'à travers l'alcool ou la drogue. Pour tenter d'y parvenir plusieurs allaient dans la petite chapelle voisine afin de trouver ce qu'il cherchait en allant discuter avec le curé ou prier Dieu.  Moi je préférais m'isoler ou faire des séances de relaxation ou de visualisation qu'ils offraient au centre, car je ne croyais pas vraiment en Dieu ou en quoi que ce soit d'ailleurs. Pour moi Dieu était inventé par l'église et que c'était une invention de l'homme je pense. Mais peu après ma sortie du centre, la vie me fera découvrir un tout autre monde et me prouvera qu'il y a bel et bien un créateur, une puissance supérieure.