Même si j’avais compris beaucoup de choses ces derniers jours et que je savais que c’était mes dons qui se réveillaient, une partie de moi ne voulait pas y croire pensant, ne pas en être digne. De plus, j’étais si perturbée mentalement et me sentais tellement déconnectée de la réalité que je remettais sérieusement ma santé mentale en doute. Je commençais à croire que j’avais peut-être réellement besoin de soins psychiatriques comme me l’avait suggéré un autre thérapeute à qui je m’étais adressé et que je n’avais pas du tout aimé.  Puisque je donnais toujours mon pouvoir à autrui me disant que ce n'était pas possible qu’une personne comme moi puisse avoir des dons, je me suis dit que le thérapeute devait avoir sûrement raison. Au bout du rouleau de vivre tout ça, je me suis rendu à l'hôpital afin d'en avoir le coeur net.

Lorsque je suis arrivée à l'urgence, je commençais à reprendre mes esprits sans jeu de mots j'ai soudainement réalisé que je devrais expliquer le pourquoi de ma visite. Maintenant, partir ou rester? J'ai opté pour le second choix en me disant que je n'étais sûrement pas la seule à débarquer ici avec des problèmes de fantômes. Bon disons, qu'ils étaient sceptiques à moitié, histoire de me rassurer un peu tsé. Bref, après avoir déferlé mon charabia du monde invisible et eux avoir fait leur examen de routine, on a fini par me proposer un petit séjour en psychiatrie, histoire de me reposer un peu. Comme j'étais épuisée et que j'avais parfois l'impression de perdre la raison, j'ai décidé d'accepter.

On m'a installée dans une chambre transitoire commune, en attendant qu'une chambre se libère. Le choc total! Une toute petite chambre fermée, surpeuplée de gens pour la plupart plus jeune que moi et vraiment beaucoup plus mal en point psychiquement. Je pleurais tellement de me retrouver dans cette situation, j'étais inconsolable. Même si j'étais libre de partir quand bon me semble, une partie de moi, voulait quand même y rester. Après le choc passé, je me suis calmée et j'ai choisi de me reposer malgré toute l'agitation qu'il y avait dans cette pièce. Étonnamment, je me suis senti bien et détendu pour le reste de la journée ainsi que de la nuit, car j'avais lâché-prise, mais aussi parce que j'en avais grandement besoin.

Dès mon réveil le lendemain matin, je commençais à ressentir un malaise et à me dire que je n'étais pas à ma place finalement, car j'ai réalisé avec du recul et un peu de repos que je n'étais pas folle et que je ne souffrais pas de troubles mentaux, ce que le psychiatre n'a pas tardé à me confirmer. Il me fallait ce petit séjour pour le réaliser. Malheureusement, plusieurs de ces personnes ne l'étaient probablement pas elles non plus et étaient seulement tout comme moi des êtres hypersensibles, mais qui n'ont pas eu la même chance que moi du moins, pas à ce moment.

Il m'aura fallu passer par un parcours professionnel sinueux, une dépendance à l'alcool et toute cette expérience, afin de revenir sur la voie qui mène à mon coeur et enfin déployer mes ailes.

C'est ici que prend fin le bref parcours de mon histoire, car l'élan de l'écrire dans un livre se fait de plus en plus sentir. Par contre, je continuerai à alimenter mon blog de mes connaissances et expériences apprises tout au long de mon chemin.

Chantale xx